Connexion
HI-SCORE – 02 SURVIVORS
END GAME
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Aller en bas
Game Master
Game Master
0/3 0/10 7/7 7/7 7/7 7/7 7/7 7/7
Jésus
16086
Omniscient, omniprésent

Maître de Jeu
https://end-game.forumotion.comhttps://grottedamour.forumotion.com/https://grottedamour.forumotion.com/
more_horiz

ELVIS • fermier

Mar 19 Jan - 23:23
ELVIS


27 ANS • FERMIER • FEAT. CHRISTIAN HOGUE













Portrait


La lumière artificielle brûle ses iris habitués à celle du soleil matinal du désert et ses mains tâtonnent avec la frénésie du désespoir contre la paroi de sa cellule à la recherche de quelque chose – la serrure, la poignée, un bouton ? Il inspire difficilement une bouffée d’un air synthétique qui le colle le tournis. Ça l’empêche de rassembler ses esprits et c’est un peu hagard qu’il appelle à la ronde pour qu’on vienne le laisser sortir de cet enfer sous scellé. Les mots qui sortent de sa bouche sont étouffés par ses tympans endormis et ils lui semblent provenir de quelqu’un d’autre. Il constate avec effroi que sa peau qui se réveille est gênée par un tissu qui lui est étranger. Pas ses draps, pas ses jeans, pas l’odeur de la lessive préférée de sa mère. Les tâtons des premières minutes laissent la place à des coups de plus en plus acharnés qui tambourinent avec autant d’intensité que la cellule est petite. Qu’on le laisse sortir ou il va tout péter, menace-t-il. A mesure que se dissipe le brouillard du réveil s’amoncellent les nuages orageux de son sale caractère. La blague ne le fait pas rire – c’est forcément une blague – ça pue ici, sa colonne vertébrale est endolorie et il n’arrive pas à respirer. Quand il ne reçoit pas de réponse, c’est la peur qui prend le dessus, une peur panique qui lui retourne l’estomac. Il ne l’admettra jamais, s’il sort d’ici, qu’il tremble comme une feuille et que l’angoisse le fait transpirer à grosses gouttes, mais ce n’est plus le macho mal élevé qui hurle des monosyllabes impératives à qui veut bien l’entendre, c’est un gosse terrifié et capricieux qui ne veut qu’une seule chose :
Qu’on.
Le.
Laisse.
Sortir.


Paysage


Rat de campagne, accent arrondi et flemmard de l’est d’Éden, la peau hâlée par le soleil sous lequel il s’occupait, en compagnie de ses parents, de la ferme familiale, bâtisse décrépie plantée au milieu de champs dans lesquels ne poussaient plus que les plantes les plus acharnées. Les pieds enracinés dans le sol natal, les semelles jamais abimées par des bitumes étrangers, l’horreur du voyage et de l’inconnu. L’immaturité fière, toujours adolescent, jamais responsable, bros before hoes unless bros are also hoes, et sur sa langue le goût du risque, dans son estomac l’appétit du plaisir. Une simplicité presque caricaturale du cinéma de l’Americana, à mi-chemin entre l’acceptation de la fatalité et la sobriété religieuse. Exilé quand est venue l’heure de vendre la ferme faute de moissons, faute de travail, faute d’horizons au-delà des champs qui ne lui appartenaient plus désormais. Dans son sac à dos, une flopée de vieux jeans, ses mauvaises manières, assez de cigarettes pour lui tenir quelques semaines, un livre – pour y cacher de la contrebande – et une mélancolie qu’il n’avouera pas.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum