Atteindre le sommet du bar pour attraper l’un des ultimes verres à nettoyer. Jamais je n’aurais pensé qu’il puisse été aussi difficile d’effectuer une action qui, quelques jours plus tôt, était complètement anodine. Force est de constater que les choses changent à une allure folle, sans prévenir, et que tu n’as aucun autre choix que de t’adapter en conséquence. Je ne vais pas me plaindre, je suis en vie, je respire toujours et j’ai réussi à me remettre de certaines de mes émotions, de ces pensées vraiment sombres qui tentaient de me dicter la marche à suivre : mourir, d’une manière ou d’une autre. J’ai tenu bon, j’ai affronté @Edan alors qu’il tentait de s’en prendre à moi et j’ai accepté ce que je pensais on ne peut plus inacceptable ; la réalité de ma situation. Si je parviens à ressortir de cet endroit vivant, ce ne sera pas sur mes deux jambes, il me faudra faire la paix avec moi-même et ne pas espérer gravir des montagnes. Je suis bel et bien handicapé, condamné à demeurer pour le restant de mes jours dans un fauteuil roulant, une prison différente de celle de laquelle nous voulons absolument nous évader. Une prison, tout de même. Je me serais bien passé d’une telle chose, j’imagine que c’est le cas pour tout le monde, pour Alec, pour Jade, pour tous mes camarades qui ont eu à un moment ou un autre à prendre des décisions complètement désespérées pour tenter de mettre fin à cette spirale diaboliquement infernale de malheur. En arriver à sciemment se sectionner un membre pour sauver les autres, le tout sans aucune forme d’anesthésie, devrait être suffisant pour qualifier ô combien nous avons tous, à notre manière, été courageux à un moment ou un autre. Je n’ai peut-être pas accepté d’en arriver à une telle extrémité, mais ce sont pourtant mes deux petits doigts qui sont amputés, mes jambes qui ne communiquent plus avec le reste de mon corps et… Et toute source de bonheur qui a été aspirée hors de mon corps pour uniquement me laisser face à une forme de désespoir qui, parfois, semble donner l’illusion que tout va bien dans le meilleur des mondes pour moi. Douce illusion.
J’ai décidé de ne plus travailler ici, de ne plus donner le change. @Joseph serait probablement outré de l’apprendre mais je n’ai plus la force nécessaire, l’énergie pour assumer des soirées entières à attendre des clients de plus en plus rares – la faute à ces cadavres qui s’accumulent – et à espérer parvenir à leur offrir une boisson de qualité. Comment voulez-vous que j’arrive à une telle chose alors qu’il me faut parfois plus d’une minute pour atteindre le bon verre, la bonne bouteille… Parfois cette simple action m’est impossible. Tu n’accepteras jamais pleinement ta condition, Jesaïa… Qu’adviendra-t-il de toi si tu parviens à quitter ces lieux ? Le monde extérieur ne demande qu’à te dévorer tout cru. Je n’aurais plus aucune raison d’être, dehors. Plus personne pour qui me battre, plus de… La porte s’ouvre, elle s’ouvre et laisse entrevoir la moue complètement habitée d’un @Edan qui fait toujours s’emballer mon cœur malgré tout. Je sais qu’il est fou, qu’il ne reviendra plus et pourtant… Pourtant mes yeux ne cessent de le dévorer et mon cœur se serre un peu plus dans ma poitrine. « Tu es venu… Je n’étais pas sûr que tu acceptes ma proposition, ni même que tu trouves la note glissée sous la porte de ta chambre. » Pourquoi ? Pourquoi flirter ainsi avec le danger ? J’en ai besoin, tout simplement… J’ai cruellement besoin de lui, de sa présence, de son odeur. Il est peut-être fou, mais je suis prêt à prendre ce risque pour connaitre l’illusion de toujours évoluer en sa présence.
J’ai décidé de ne plus travailler ici, de ne plus donner le change. @Joseph serait probablement outré de l’apprendre mais je n’ai plus la force nécessaire, l’énergie pour assumer des soirées entières à attendre des clients de plus en plus rares – la faute à ces cadavres qui s’accumulent – et à espérer parvenir à leur offrir une boisson de qualité. Comment voulez-vous que j’arrive à une telle chose alors qu’il me faut parfois plus d’une minute pour atteindre le bon verre, la bonne bouteille… Parfois cette simple action m’est impossible. Tu n’accepteras jamais pleinement ta condition, Jesaïa… Qu’adviendra-t-il de toi si tu parviens à quitter ces lieux ? Le monde extérieur ne demande qu’à te dévorer tout cru. Je n’aurais plus aucune raison d’être, dehors. Plus personne pour qui me battre, plus de… La porte s’ouvre, elle s’ouvre et laisse entrevoir la moue complètement habitée d’un @Edan qui fait toujours s’emballer mon cœur malgré tout. Je sais qu’il est fou, qu’il ne reviendra plus et pourtant… Pourtant mes yeux ne cessent de le dévorer et mon cœur se serre un peu plus dans ma poitrine. « Tu es venu… Je n’étais pas sûr que tu acceptes ma proposition, ni même que tu trouves la note glissée sous la porte de ta chambre. » Pourquoi ? Pourquoi flirter ainsi avec le danger ? J’en ai besoin, tout simplement… J’ai cruellement besoin de lui, de sa présence, de son odeur. Il est peut-être fou, mais je suis prêt à prendre ce risque pour connaitre l’illusion de toujours évoluer en sa présence.